Les termes du corps humain sont divisés en public et privés. Dès le début, nous apprenons la valeur de notre corps précieux, nous apprenons quand et comment le cacher, avec qui et comment le partager et comment agir dans les normes de conduite morales et culturelles. La façon dont les femmes apprennent à connaître leur corps dans une société patriarcale est complètement différente des expériences masculines sur le même sujet. Les petites filles apprennent à cacher et préserver leur corps pour le bon moment car il serait précieux. Cequi ne veut pas dire que le corps masculin n’est pas précieux : seulement, un corps féminin perd sa
valeur si révélé, tandis que le corps masculin conserve sa valeur. Cette compréhension du corps féminin comme une «chose» précieuse a des racines dans les traditions patriarcales et religieuses de mâles dominants, dans lesquelles le corps de la femme est une propriété. Ces racines sont tellement profondes que même dans de nombreuses sociétés occidentales libérales, il existe toujours cette croyance commune du corps féminin comme précieux.
Ayant grandi dans une famille moderne avec les parents éduqués, j’ai connu le même cycle d’apprentissage inconscient du corps précieux : “… Pourquoi me dis-tu de mettre des vêtements et de ne pas montrer mes choses précieuses ? Pourquoi * les appeles-tu précieuses ? – Eh bien, c’est venu à moi comme ça … ma mère m’a dit cela quand j’étais petite…”*. En prenant conscience de ce cycle d’apprentissage, je me définis comme seule propriétaire de mon corps et je me sens dans l’obligation de travailler contre ces tabous contraignants en donnant l’accès à mes choses précieuses au public. L’expérience de vivre dans deux pays différents, avec des traditions très différentes a eu sa propre marque sur ce projet. Ce projet s’est formé en trouvant des points communs entre des traditions qui pourraient sembler impossibles à comparer mais qui, intérieurement, ont les mêmes résultats avec une intensité différente. Le sujet du corps féminin a toujours été une partie de ma pratique que j’ai poursuivie de Téhéran à la France, où je parle publiquement et travaille sur ce thème.
Afin de rendre ce sujet aussi public que possible, j’ai choisi de le créer une forme de galerie / boutique où non seulement le public peut être le témoin, mais il ou elle peut acheter et directement prendre part au processus. La « boutique de mes choses Précieuses » est une représentation symbolique de la valeur imposée au corps féminin et de la structure objectifiante créée pour lui.
Description de projet Mes Choses Précieuses
Créées en tant qu’une boutique éphémère, “mes choses Preciouses” est une installation multimédia qui vise à inviter le public à s’engager avec le concept créé par l’artiste. La boutique a tout ce qu’il faut pour une boutique normale: un(e) vendeur / vendeur, une caisse, une imprimante de ticket caisse, un comptoir, etc.
Ce que la boutique propose à ses «clients» c’est des enveloppes scellées créées chaque année par l’artiste et à chaque fois en 250 éditions (jusqu’a present 3 éditions créées: 2014-2015, 2015-2016 et 2016-2017) chaque édition est vendue pour un prix symbolique de 1 euro et ne peut pas être ouverte qu’une fois qu’ils sont achetés.
Le vendeur / La Vendeuse explique à son «client» que l’enveloppe consiste d’un document imprimé que l’artiste arrivait à connaitre comme “Précieuse” pendant son enfance et adolescence : un terme utilisé par sa mère concernant son corps. Chaque objet utilisé dans cette installation a été choisi avec une raison spécifique et chacun d’entre eux aide à l’évolution du projet :
1) Imprimées et créées en Iran, les enveloppes sont les enveloppes typiques utilisées pour les envois quotidiens;
2) le scellé en plomb utilisé pour sceller les enveloppes est un scellé qui est utilisé par le gouvernement Islamique en Iran pour fermer des lieux publics à cause des crimes contre la loi islamique ou pour sceller un acte important comme mariage.
3) Les documents imprimés ( à l’intérieur des enveloppes) ont faits sur les papiers journaux pour donner le sens d’un objet ordinaire et «non précieux».
Comme ce projet est une représentation de l’enfance artiste tout en vivant en Iran tous les matériaux utilisés ont été apportés de l’Iran. La boutique vise à avoir différents emplacements dans les différentes villes et pays et chaque année l’argent reçu pendent les ventes sera dépenser pour la production de l’année prochaine.
Description de la vidéo
l’installation comprend aussi une vidéo sous la forme d’une interview entre l’artiste et sa mère fait par Skype. Au cours de cet entretien l’artiste lui pose des questions sur “mes choses précieuses” (environ 8 minutes). dans ses questions saghi PARKHIDEH demande sa mere l’origine du terme: «des choses précieuses». La conversation se continue avec sa mère qui explique pourquoi elle pense que le corps d’une femme est précieux l’artiste note les différences entre les garçons et les filles d’apprendre sur leur corps et la sexualité grandir.
L’interview se fait dans sa langue maternelle “Persan” et avec sous-titre français.